Les tours

Le Bourg fortifié

Historique

Le territoire de Passavant se situait sur la frontière du royaume de France. L’édification d’un château pourrait remonter au 10e siècle, suite au partage de l’Empire carolingien. Cette place-forte, maintenue et améliorée au cours des siècles, eut pour but de garder ce lieu frontalier du Royaume de France face au voisin, le duc de Lorraine. Au 13e siècle, le château-fort est équipé d’un donjon. L’emprise militaire reste cependant modeste, on estime que le château s’étendait sur environ 25 ares.
L’essor des échanges commerciaux et le fait que Passavant se situe sur l’axe Nancy-Lyon favorisent l’implantation de commerçants et d’artisans aux abords du château. C’est probablement à partir du 12e siècle et au cours du 13e siècle, que le bourg se fortifie ; un mur d’enceinte et des tours sont construits dans le prolongement du château-fort. Au 16e siècle, cette zone fortifiée s’étendait sur près de 160 hectares. Un plan de l’arpentement général de finage de Passavant vers 1688 permet de visualiser l’organisation du château et de l’agglomération fortifiée.
De ce bourg fortifié, ne subsistent que quelques éléments : l’élément le mieux conservé est la tour “Mathey” du nom d’un des anciens propriétaires. Cette tour était située à l’entrée unique de la ville ; une seconde, face à la précédente complétait le dispositif. On distingue encore sur la tour l’emplacement de la herse qui permettait de fermer le bourg aux agresseurs. Près de l’église, on distingue les bases d’une autre tour d’angle qui appartenait au système défensif. Au total, les fortifications comptèrent probablement cinq tours.
Il n’y a plus aucune trace de l’habitat contemporain des fortifications. Les vestiges les plus anciens sont le puits du Bourg et la maison située entre le château et l’église, appelée “maison des sœurs”. Elle conserve des ouvertures attestant une construction ancienne ainsi qu’un blason sur le linteau de la porte d’entrée.
La tour “Mathey”, en tant que dernier vestige du bourg fortifié, fut inscrite en totalité à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1985.

Description

La tour s’élève à 11 mètres 50 pour 7 mètres 80 de diamètre.
Une description de 1985 lors de son inscription permet d’avoir un aperçu détaillé de l’édifice : ” Construits en gros moellon… la salle unique de la tour a une voûte à la forme d’un cône arrondi, supportée par une croisée d’ogives… la croisée d’ogives repose quatre corbeaux très grossiers et la clef de voute est en forme de croix de Saint-André. La forme de la voute et celle des corbeaux semblent indiquer que la croisée d’ogives a été ajoutée après la construction de la tour… “.
Dans un mauvais état de conservation en 1985, du fait de la proximité de la route, la tour est actuellement dans un état de ruine avancée.

Le Donjon

Historique

Cette tour qui fut le donjon du château fort des seigneurs de Passavant fut probablement édifiée au 13e siècle. Le château forme une place forte au sein du bourg fortifié. La thèse sur l’existence d’un second château très proche, sur la côte lorraine, est avancée par certains historiens locaux. En effet, le territoire se trouvait sur une zone frontalière.
Le donjon subit d’importantes restaurations au début du 15e siècle, mais très rapidement, le château est démantelé et tombe en désuétude et ce jusqu’au 19e siècle.
Malgré cet abandon, la tour-donjon reste en partie intacte et est signalée comme un ouvrage majeur de la région par Taylor et Nodier dans l’ouvrage “Voyages pittoresques et romantiques dans l‘ancienne France”.
En 1852, le lieu est racheté par la famille Dutailly qui veille à sa conservation depuis plus de 150 ans. Le donjon est inscrit à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1985.

Description

Construit en moellon en grès et de pierres calcaires, le donjon fait 17 mètres de diamètre et 24 mètres de hauteur.
Le rez-de-chaussée dispose encore de sa voute d’ogives, au contraire du premier étage. Les voutes sont portées par quatre culots. Le premier et le second étage conservent les cheminées. Le couvrement du second étage est plus moderne.
Au pied du donjon, on distingue encore une rainure qui indiquait la présence d’une herse à cet emplacement.